Se séparer pour mieux se retrouver
C’est la rentrée à la crèche, aussi difficile soit-elle, cette première séparation peut
être bénéfique pour chacun. Après des semaines de fusion, vient l’heure de rompre
cette dyade originelle.
par PATRICIA BELASSEN
Entre la culpabilité de confier son enfant pour « aller vivre sa vie de femme active », l’angoisse d’un éventuel incident et parfois le sentiment d’être un peu dépossédée de son rôle de mère ; l’entrée à la crèche génère des sentiments ambivalents (culpabilité, peur, frustration mais aussi soulagement, satisfaction…) qu’il est important de mettre en mots, d’accepter pour mieux dépasser.
Vous et votre enfant allez apprendre à vous éloigner l’un de l’autre, c’est un premier jalon dans la « séparation-individuation » : ce long cheminement permettant à l’enfant de devenir autonome.
Pendant le temps de l’adaptation, le rôle de la maman est central : vous allez accompagner votre enfant dans son nouveau lieu de vie, y être avec lui, vous tenir dans toutes les pièces où il se tiendra bientôt seul. Ce lieu sera pour lui investi de votre présence et votre enfant se souviendra de vous lorsqu’il s’y retrouvera tout seul.
N’oubliez pas son doudou
Imprégné d’odeurs familières, il s’avérera un solide partenaire au moment de la séparation et sera un repère rassurant pour l’enfant à la crèche. L’enfant s’y réfèrera pour calmer sa colère, sa tristesse. Il y retrouvera une odeur connue, rassurante et apaisante au moment de l’endormissement et dans certains moments de tension (fatigue, mal de dents, chagrin).
Quel que soit l’âge de votre enfant, expliquez lui la situation avec des mots
simples :
Tu vas rester à la crèche pendant que maman va travailler.
«Prénom de la référente» va bien s’occuper de toi.
Je penserai à toi pendant la journée.
Je reviendrai te chercher après le goûter.
Ces mots sont importants car comme disait Françoise Dolto :
« La parole reste quand celui qui l’a prononcée a disparu de la vue de l’enfant ».
La séparation se passera d’autant mieux que votre enfant sentira que vous le laissez en toute confiance le matin.
Le matin et le soir, prenez le temps de parler avec la professionnelle, une façon de passer le relais en douceur.
A votre retour à la maison, aussi difficile soit-il de décrocher des préoccupations personnelles et de fermer les yeux sur certaines tâches quotidiennes, essayer d’être physiquement et psychiquement disponible pour votre enfant le soir pendant tous ces moments précieux que sont : le bain, le repas, le rituel du coucher.
Bonne Rentrée à tous les enfants et à leurs familles