Mieux comprendre les pleurs de bébé

Tant qu’il est dans le ventre de sa maman, le bébé n’a ni faim, ni froid, ni fesses sales, ni besoin de câlins. Tous ses besoins sont comblés, c’est le paradis de la fusion.

Patricia Belassen, psychologue clinicienne

par PATRICIA BELASSEN

Accompagné par les bruits (le cœur, la digestion, la respiration, la voix, forment un bruit de fond permanent), bercé par les mouvements ( conséquence de ceux de sa mère ou de sa simple respiration), caressé par le liquide amniotique, protégé et lové dans un confort sans faille.

Une fois «  dehors », tout change, le bébé découvre la frustration de l’inconfort et du manque.

Il a soif ou faim, il a trop froid ou trop chaud, il est gêné par un rot coincé ou une couche sale… Il pleure, maman arrive, fait ce qu’il faut et l’inconfort cesse, le bébé retrouve confiance.

A l’abri pendant neuf mois dans sa « bulle » utérine, il est nécessaire de créer autour de lui, pour qu’il se développe bien, une nouvelle bulle où il se sentira protégé, nourri, caressé et aimé. Le corps de la mère est en lui même un espace de sécurité et de bien être pour le bébé. C’est d’ailleurs pourquoi il s’arrête généralement de pleurer lorsqu’elle le prend dans ses bras et non parce qu’il est « capricieux ». Grâce à cette « enveloppe » paisible et aimante créée par la mère, le bébé va se sentir protégé de ce qui vient du dehors comme du dedans.

A quoi servent les pleurs?

Ils sont d’abord le premier moyen de communication dont dispose l’enfant. C’est le niveau de base de la parole et de l’échange.

Ce qu’il veut? Principalement de la nourriture, de la chaleur et de l’amour. Vous n’arrivez pas à distinguer les pleurs de votre nouveau-né ? Normal, lui non plus. Il lui faut quelques semaines avant d’interpréter le malaise qui est le sien et de trouver le moyen de l’exprimer. 

Dès que l’occasion se présente, la maman peut prendre son tout petit et le tenir contre elle. Elle peut aussi répondre rapidement à ses pleurs, qu’ils soient de faim, de gêne ou de simple inconfort, sans crainte de le «  gâter ». Sans oublier que beaucoup de tendresse passe à travers les gestes simples du repas, du change ou du bain.

Bercer son bébé dans ses bras, il adore ! Cela lui rappelle sa vie utérine . Bébé est aussi demandeur de chansons fredonnées d’une voix douce et de ce petit bavardage attentif fait de mots, de sons et de sourires. 

Peu à peu, au fil des semaines, le dialogue va s’affiner et les pleurs se différencier, permettant aux parents d’apporter plus facilement la réponse appropriée. Il y aura les pleurs de faim, de fatigue, de douleur, de besoin d’être pris dans les bras, de calme etc.. Chaque enfant va développer son propre langage que les parents vont apprendre. La confiance réciproque va venir se nicher là, dans ce tout premier dialogue, où le bébé réclame et où l’adulte répond, avec des mots et avec des actes. L’enfant se sent entendu, respecté : la relation peut s’épanouir.

Faut-il prendre bébé dans ses bras ?

Certains enfants réclament beaucoup les bras. Contrairement aux idées reçues, il ne s’agit pas d’un caprice mais d’un réel besoin vital comme celui de manger et de boire. La proximité physique avec l’adulte fait partie des besoins fondamentaux du petit humain. Vos bras rassurants permettent la sécrétion d’opioïdes et d’ocytocine, des hormones qui apportent un sentiment de bien être au bébé . 

Ce n’est pas pour autant qu’il faille prendre systématiquement dans ses bras un bébé qui pleure. Répondre peut se faire de beaucoup de façons ; Certains cris ont pour fonction de vider un trop plein d’énergie ou de tension intérieure : ils sont nécessaires à la détente de l’enfant, permettant ainsi son endormissement. L’enfant pleure «  pour rien » : il fait le vide, ou bien il exerce ses poumons et se sent mieux après ; le rassurer de la voix, lui caresser doucement la tête ou le dos, lui chanter une berceuse, puis le laisser tranquille, sont certainement dans ce cas, plus appropriées.

Lorsque bébé grandit:

Et puis le nouveau né grandit. Entre trois et six mois, il peut commencer à trouver seul, les moyens de se calmer, en suçant son pouce ou son poing, en sentant son doudou avec l’odeur de maman etc… votre voix peut soutenir l’enfant sans que les bras soient nécessaires. Un délai entre l’appel et la réponse devient possible.

Bébé crie, il a fini sa sieste, il veut qu’on vienne le chercher. Une voix connue et aimée lui dit : « j’arrive, je finis ce que je fais. » Bébé apprend ainsi à trouver en lui les ressources nécessaires et à patienter un peu : il fait ses tous premiers pas vers l’autonomie…

Guidance parentale

Pour toute personne rencontrant des difficultés dans son rôle de parents (mais aussi de beaux parents, grands parents…). Que cette difficulté soit d’ordre organisationnel, communicationnel ou relationnel.